vendredi 29 janvier 2016

La CFTC dans la branche Défense et Espace de Airbus

Les élections du 28 janvier ont donné les résultats suivants :

  • Airbus DS S.A.S. Elancourt : la CFTC fait 25,6% en CE et 27% en DP : belle progression (+ 3%)
Elancourt

















  • Airbus Defence and Space Elancourt : la CFTC fait 8,8% en CE titulaires (mais plus de 11% pour les suppléants ainsi qu'en DP). Dommage, la représentativité n'est donc pas atteinte malgré une belle progression (+2%)
  • Airbus Défence and Space (Siège social, activités orbitales, fonctions corporate) site des Mureaux: La CFTC recueille 33% des suffrages en CE et 43% en DP.
  • Airbus Defence and Space (activités devant intégrer la JV Airbus Safran Launchers) site des Mureaux : la CFTC recueille de 15% (titulaires) à  plus de 16% (suppléants) en CE (-1 à 2%), et 20% en DP (+2%)
Les Yvelines sont plus que jamais un département où la CFTC s'implante de façon durable, contrairement à Toulouse (Haute Garonne) ou Saint-Médard en Jalles ( Gironde), qui ont pourtant vécu une campagne CFTC très similaire, fondée sur le développement et l'épanouissement personnels et collectifs, plus que sur le confort des activités de CE ou la peur devant l'inconnu que provoque la co-entreprise avec SAFRAN (posture de défense des acquis sociaux).
 Les Mureaux
Encore une fois, les listes d'Entente intersyndicales n'ont pas fonctionné. On constate que le défoulement cathartique a bien lieu lors d'une élection professionnelle : les salariés veulent un combat, une campagne dure et agressive, que ce soit entre les Organisations Syndicales ou contre la Direction et la Gouvernance, et donnent leur préférence aux plus pugnaces.
Triste réalité déjà décrite dans ce blog : la sous-culture de lutte de classe est bien présente, et comme il est difficile d'en sortir quand l'exercice du Pouvoir,où qu'il soit, ne cherche pas le bien commun !

samedi 23 janvier 2016

Elections professionnelles dans la métallurgie des Yvelines

Les stratégies électorales visibles sur le site Airbus des Mureaux nous indiquent ceci :
La CFE-CGC se targue d'être le seul syndicat présent partout et appelle les électeurs à leur donner plus de 30% des suffrages, ce qui leur permettrait de signer des accords sociaux tout seuls. "pas besoin des autres" : telle semble être leur philosophie. Est-ce à dire qu'ils regroupent à eux seuls toute l'intelligence sociale possible? Orgueil, quand tu nous tiens !
Force Ouvrière y met les moyens, avec des livrets luxueux, des tracts quotidiens sur papier glacé : c'est que l'enjeu est de grapiller encore du pouvoir, alors que c'est l'organisation la plus puissante dans le Groupe Airbus. Il faut le comprendre : quasi absents de SAFRAN, FO cherche à pallier ce qu'il lui manque là bas par ses succès Airbusiens, afin de s'éloigner de la ligne de flottaison des 10%. A la recherche du pouvoir....
Afficher l'image d'origine
La stratégie de la CFTC est de s'être fait connaitre et apprécier par des communications hebdomadaires, donnant des infos et des analyses d'un ton décalé, veillant à remettre en perspective la place des personnes dans les psychodrames industriels. La Campagne CFTC ? Pas tellement plus de tracts, peu d'éléments sur les "œuvres sociales" des C.E. qui, bien que perfectibles, sont déjà d'un très bon niveau, mais un projet d'orientation culturelle pour l'Entreprise fondé sur l'être, le développement de chacun, la culture de la bienveillance dans les relations professionnelles (lutte contre les RPS). Vitale, au moment où pressions et tensions s'accentuent comme jamais sur les grands programmes Ariane, M51, activités orbitales, et autres programmes de diversification.
A suivre également : élections dans le Groupe Thalès (Vélizy, Elancourt) et dans le Groupe Safran (à Châteaufort)
Contacts : Denis.Jeambrun@airbus.com (Airbus DS), Herve.Bry@astrium.eads.net (Airbus Defence and Space), Vincent.Formond@airbusafran-launchers.com (Airbus Safran Launchers) Pascal.kohler@sagem.com (Groupe SAFRAN)

vendredi 22 janvier 2016

OPA sur les corps célestes !

Le GIFAS rapporte cette étonnante nouvelle : "La Lune, vers une conquête commerciale américaine…"
Le président Barack Obama a signé, fin novembre, une loi autorisant l'usage commercial des richesses dont regorgeraient les astéroïdes et la Lune. Cette législation, baptisée « The US Commercial Space Launch Competitiveness Act » ou « Space Act », prévoit que tout matériau trouvé par un Américain ou une entreprise américaine dans un astéroïde ou sur la Lune lui appartient et il, ou elle, peut en jouir pleinement.
On se trouve là devant une décision historique, et un changement complet de position face aux ressources de l’espace. Que l’Homme en général s’approprie les ressources sidérales pose déjà une question de fond. Qu’un pays se les approprie de façon particulière mérite réflexion. Après cela, on va avoir du mal à garder l’antarctique apatride, cela va être la porte ouverte à la curée, l’exploitation et toujours plus de pollution. L’Homme sort-il grandi lorsqu’il cède à toutes ses envies, quand il se croit tout permis ? Ne se transforme-t-il pas toujours plus en prédateur ?

La sagesse antique nous le redit : tout n'est pas permis (il restera toujours un fruit à ne pas croquer, même en Eden !), et les transgressions se multiplient. 


Autre exemple de transgression : la révolution numérique généralisée va nous priver du temps et réduire l'homme à un animal prié d'être réactif (instinctif, ne devant pas prendre le temps du discernement, de l'analyse du bien et du mal), ou, pire encore, perçu comme un ralentisseur, un gêneur à éliminer.
Les négociateurs CFTC doivent se poser les bonnes questions : celle de la juste place de la personne humaine dans l'évolution de nos accords sociaux. Le monde nous fait osciller sans transition entre TOUT pour l'Homme et RIEN n'est l'Homme. Il faudra peut-être un jour dire NON à ce qui apparaît pourtant comme l'inéluctable sens de l'Histoire. 
Ce n'est qu'un avis. A vous, ami lecteur, de faire surgir par vos commentaires ce qui sera l'intelligence collective des chrétiens sociaux. 
Hervé Bry (07 71 17 63 05)

samedi 16 janvier 2016

Omerta sur un visionnaire ?

A l'heure où le dialogue social est pris dans les filets d'une sous-culture du rapport de force, et où il est capté par le politique qui, légiférant, pervertit nos ANI durement élaborés, il est bon de se rappeler la figure de Léon Harmel.
leonharmel.jpg
C'est ce que fait la CFTC Paris :
http://www.cftc-paris.com/les-chroniques/un-traitre-au-sein-du-patronat.html

Bravo les Parisiens ! Vous n'avez pas perdu notre ADN !

Merci aux SSF (Semaines Sociales de France), qui nous font le plaisir de mentionner notre chère CFTC. C'est assez rare pour le signaler.

http://latribunedessemaines.fr/

Au sujet des SSF, il est important de signaler que la CFTC, qui partage avec ce mouvement des principes fondamentaux communs, ne se positionne pas sur le terrain des partis politiques, contrairement aux SSF. Dans la constellation des organismes d'inspiration chrétienne, l'unité de coeur n'est pas l'unicité d'opinions. La recherche sincère de la Vérité prime sur la posture ou l'opinion d'un moment. Humilité, humilité, humilité ! Telle était l'attitude de Léon Harmel tout au long de sa vie.
Quant à l'omerta, elle ne vise pas seulement Léon Harmel, mais aussi, potentiellement, Albert de Mun : suivez le lien : http://www.cftc-paris.com/social/bartolone-refait-lhistoire.html

vendredi 15 janvier 2016

Digitalisation des entreprises

Les perspectives ouvertes par les technologies numériques font rêver les entrepreneurs et un grand nombre de travailleurs, tout en inquiétant les syndicalistes.
  • Les entrepreneurs y voient l'occasion de faire éclater les carcans, les vieilles structures de temps et d'espace. 
  • Les travailleurs y voient la possibilité de mieux concilier vie privée et vie professionnelle. 
  • Les syndicalistes y voient la menace d'une sorte de démocratie directe qui ne passerait plus par les corps intermédiaires. 
  • D'autres y voient aussi, eu égard à la traçabilité de toutes les opérations numériques, un risque de flicage aux possibilités infinies, et aux conséquences incalculables sur la notation des personnes : durée de connexion, performance, potentiel, éparpillement de l'activité...
De nombreux articles existent sur la toile à ce sujet.
Tom Enders, CEO de Airbus Group, en a fait le centre de la révolution airbusienne de 2016 : le nouveau modèle SaaS permet d'externaliser les fonctions support informatique, serveurs, applications, et de faire de substantielles économies tout en resserrant les liens avec les salariés, et en accélérant la vitesse de développement des produits, l'agilité des organisations. un CCE aura lieu sur ce sujet dès le 20 janvier.
Parallèlement, allez comprendre, de nombreux journaux économiques annoncent que la cybercriminalité et l'intelligence économique qui se trouve derrière seront les défis de l'année, citant force statistiques de pillage et leur équivalent en milliards d'euros ou de dollars.
Tout cela est-il bien sage? Le pape François demande que l'on redéfinisse ce qu'est le progrès. Il a raison : les outils sont merveilleux, mais notre maturité pour les utiliser semble s'amenuiser tant nous sommes tous dans la fuite en avant.
Que la CFTC trouve un chemin de sagesse dans ces négociations ! Réalités techniques et réalités humaines doivent pouvoir aller de conserve (ou de concert), par exemple dans les outils collaboratifs, mais sans laisser quiconque sur le bas-côté.
Et il faudra toujours 9 mois pour qu'un enfant naisse : il y a des constantes de temps humaines irréductibles. Une révolution trop rapide vis à vis de ces constantes crée de la souffrance, et dans le contexte de pression financière et économique actuelle, on n'en a pas besoin !

AIRBUS : comment la CFDT refait l'Histoire

Les sites de la branche espace et défense du Groupe Airbus vont renouveler leurs instances de représentation du personnel le 28 janvier prochain.
Sur fond de loi de 2008, les tracts syndicaux fusent, les uns cherchant à maintenir ou à gagner la représentativité (10% des votes exprimés), les autres cherchant à accroitre leur pouvoir, voire leur hégémonie.
Un grand classique, dans lequel le salarié, le prestataire, se sent un peu oublié.
La CFDT, qui a été crée en 1964 par 70% du Congrès CFTC (manipulé, désinformé, mal formé), a publié un tract le 14 janvier 2016 dans lequel elle affirme être l'héritière de la CFTC. Pire : elle affirme que 10% des membres de ce congrès ont décidé de recréer un nouveau syndicat, qui s'appellerait...la CFTC !
L'Histoire est falsifiée, le droit est bafoué.
Nous voudrions ici rappeler les jugements rendus, par les cours d'appel et de cassation de Paris et de Orléans, en 1967, qui réaffirment que la CFTC "maintenue" est la seule héritière morale de la CFTC d'avant 1964, qu'il n'y a pas d'autre création de syndicats que celle de la CFDT. Un accord entre les confédérations est intervenu au début des années 70 sur ce sujet, alors pourquoi r'ouvrir la polémique?
Il est vrai aussi qu'en juin 2014, alors que la CFDT a abandonné sa dernière référence au christianisme dans le préambule de ses statuts, elle entendait "achever le travail de 1964" (référence laissée pour ne pas perdre les syndicats d'Alsace et de Moselle dans l'opération dite de "déconfessionnalisation"), selon les termes même de Laurent Berger, son secrétaire confédéral. Achever : dans quel sens ?
Désormais, la CFTC est bien la seule organisation syndicale française qui considère que l'homme est également un être spirituel et qui agit statutairement en conséquence.


Le deuxième "C" de CFTC interpelle toujours (2)

Nous constatons dans nos entreprises que bien souvent le dialogue social s'articule autour d'un rapport de force. C'est un réflexe qui perdure et qui est renforcé par la colère de ceux qui se sentent privés de leur capacité à avoir leur destin en mains : les autres syndicats cherchent tous à être "les plus forts", "le premier", "le seul présent sur tous les sites" pour les grandes entreprises, etc....
Une forme de "dialogue social" se nourrit et entretient des postures de rapport de force.
Nous sommes donc dans une approche "darwinienne" du dialogue social : celui de la loi du plus fort. Et lorsque, pour parvenir à ses fins, les parties prenantes tordent la loi, la vérité, la justice rendue, l'Homme se situe clairement dans une logique de loi de la jungle. C'est l'état de nature, brut et brutal, car amplifié par nos prouesses techniques et technologiques.
Faut-il s'y résoudre? L'Homme est-il tragiquement condamné à rester dans cet état qui ne le différencie plus de l'animal, qui l'enfonce même dans l'animalité violente, démultipliée par son intelligence?
Le deuxième "C" de CFTC est un puissant antidote : il postule l'existence d'un bien commun, d'une dignité inaltérable des personnes, il conditionne à ces deux postulats l'existence et l'usage de la propriété, de la responsabilité individuelle, de l'organisation de la responsabilité dans la chaine hiérarchique (subsidiarité), considère le pouvoir comme l'outil du service, et l'exercice de l'autorité comme le devoir de chacun en vue de l'épanouissement des talents de chacun.
Tout cela est issu de l'Evangile : c'est en cela que la morale sociale de la CFTC est Chrétienne. D'autres options humanistes s'y retrouvent : il faut s'en réjouir !
A l'état de nature, sauvage même si elle s'appuie sur des techniques sophistiquées, s'oppose la CULTURE, celle qui suppose un effort sur soi en vue du bien de l'autre. Le deuxième "C" de CFTC sera donc également celui de "Culture". Il peut également être celui de "Communication", car tout passe par la parole et la recherche de la vérité entre les acteurs.
Mais le deuxième "C" de CFTC est un frein car il nous rend peu audibles dans un monde formaté autrement (pensée unique, laïcisme) et nous interdit, par définition, le recours à certains moyens plus expéditifs et plus efficaces à court terme. Le risque permanent de la CFTC, c'est le "C" de la Croix, de la disparition. C'est pour cela qu'une solidarité sans faille, au sein de la grande famille des mouvements d'inspiration chrétienne, est désormais requise, et c'est l'un des axes de développement de la CFTC métallurgie dans les Yvelines.

Le deuxième "C" de CFTC interpelle toujours (1)

Nos contemporains nous questionnent sur l'appellation "chrétienne" de la CFTC. Depuis avant 1919 (mais c'était un autre siècle), les syndicats étaient soit révolutionnaires - tendance marxiste - soit réformistes - tendance chrétienne. En 1964 déjà, il a fallu toute la conviction d'un petit nombre de militants pour garder la fidélité à une certaine vision de l'Homme, vision contestée même en interne de la CFTC. Abandon de la référence chrétienne, attirance pour le socialisme démocratique de l'époque, matérialisme et marxiste, collectivisation des moyens de production : tel était le projet de l'époque, qui signifiait une rupture avec l'anthropologie chrétienne de l'Homme, du travail, des communautés, de la propriété, d'un bien commun.
Voilà le "C" de CFTC; tout découle de la perception d'une dignité humaine liée à la seule existence d'une personne en tant qu'être humain absolument unique, envers lequel, comme dit Simone Weil, nous avons avant tout des devoirs. Cette dignité d'existence, ceux qui ont la foi la rattachent au Créateur dont chacun est le reflet. Les athées la rattachent à l'appartenance à l'espèce humaine. Quoi qu'il en soit, tous s'accordent à dire que lorsqu'un membre de la communauté humaine est en souffrance, c'est toute la communauté qui souffre, parce que son devoir moral est de s'occuper de chacun de ses membres.
Et aujourd'hui?
La Laïcité rend le mot "chrétien" suspect aux yeux des citoyens. Certains veulent nous persuader qu'il est sectaire, qu'il éloigne les autres croyants, les athées, les agnostiques.
Pour répondre à cette question, un colloque/débat sera organisé le 13 février dans les locaux de Zodiac Aerospace (Plaisir, sur la N12) à partir de 17h30.